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Inspirit

30 septembre 2016

Moment volé

Envie de prendre de la hauteur, de profiter d'un rayon de soleil, de la tiédeur de l'air et de sentir la brise légère et ensoleillée sur mon visage et dans mes cheveux.
Prendre le sentier boueux, monter dans la montagne, se retrouver sous le couvert des arbres, faire une brève halte, mes jambes ne me portent plus, reprendre mon souffle monter encore un peu, jusqu'à un point de vue dégagé.
Faire rouler une pierre plate jusqu'au bord du chemin, à la lisière de la forêt puis m'installer. C'est un peu inconfortable mais la pierre moussue fera l'affaire.
Embrasser la plaine du regard en un vaste tour d'horizon. Sentir la caresse légère du soleil qui inonde la plaine d'une brume ouatée d'automne.
Porter le regard sur le village en contrebas, niché au pied de la montagne, enchevêtrement de toits aux tons de bruns de gris ou de rouge, agglutinés les uns aux autres en un charmant désordre.
Sentir la vie pulser, le monde bouger, s'ebrouer lentement en ce midi d'automne. Quelques voitures serpentent le long des chemins du village, l'écho de travaux au loin, et puis, encore plus loin, en bruit de fond, percevoir le bourdonnement continu du flots de véhicules en transit sur l'autoroute. Il est midi, on est fin septembre. Il fait beau et anormalement chaud pour la saison.
Se sentir protégé par la forêt dans le dos, sous le couvert de feuillus qui bruisse au gré du vent.
Attendre un peu..
Et puis entendre les premiers rires d'enfants et apercevoir les premiers s'élancer en courant à travers l'immense pré de la garderie. Le repas à la cantine est fini, place maintenant aux jeux, aux cris à la joie pour, à l'excitation. Une partie de foot improvisée, une dizaine d'ombres s'animent autour du ballon d'un côté à l'autre du terrain, cris de déceptions, de victoires tour à tour ponctuent leurs rêves d'enfants.
Parmi eux, impossible de deviner lequel est le mien, la chair de ma chair, le fruit de mes entrailles, mon fils ma bataille, mais je sais qu'il est là, petite tâche de couleur, léger trait de pinceau dans ce tableau aux teintes automnales. Impression de happer une parcelle de son enfance, là, assise sur ma pierre, noyée dans le décor végétal, faisant corps avec la forêt, illégitime.
Et puis sentir une joie inextinguible germer au fond de mon ventre, submerger mon coeur pour fleurir, puissante, sur mes lèvres, mêlée de fierté et d'un sentiment d'accomplissement, je suis mère. Savourer mon bonheur être reconnaissante à la vie.
Et puis soudain, l'espace d'un clin d'oeil, d'un claquement de doigts, tous les enfants disparaissent. Un ou deux traversent encore le pré, ramassant les jouets éparpillés, j'imagine les autres regroupés sous le préau, prêts à se remettre en marche sur le chemin de l'école. .

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